Suite à la convention citoyenne pour le climat, une analyse des mesures en lien avec la SobriétITé nous confirme tout son intérêt.
Cibler les excès carbone du numérique, encore trop méconnus en France
Dans la synthèse des contributions sur la thématique Consommer, figurent sous le titre ci-dessus des propositions concernant cette pollution encore méconnue de la population :
Mettre des limites à un impact croissant du numérique ,notamment en imposant un accès payant à tout contenu pornographique (35% du trafic internet), en taxant les revenus publicitaires pour encourager le web payant face au web gratuit, et taxant les appareils connectés
Inciter à l'évaluation des coûts logistiques environnementaux et climatiques pour le commerce en ligne
Obliger à 10 fois moins de mises à jour logicielles (et d'autres mesures pour baisser l'impact négatif du numérique)
Renoncer au déploiement de la 5G, pour plusieurs raisons, ou organiser un grand débat sur le déploiement de la 5G
Réduire nos dépenses en technologies pour réduire les émissions de GES
Mettre en place un plan "sobriété numérique" au niveau national ou européen
Il convient donc de noter une nouvelle fois que le grand public est peu sensibilisé aux impacts du numérique et encore moins sur les impacts de l'usage au quotidien des services, la cible de la SobriétITé !
Une contribution qui n'est pas répertoriée indique :
Une des sources principales d'émission de CO2 du numérique est lié au volume de données qui transitent sur les réseaux, sont stockées dans les datacenter puis consommées par les clients.
Imposer aux opérateurs de revenir à une tarification au volume, y compris pour la fibre permettrait d'inciter les clients à raisonner leurs usages et les fournisseurs de contenu à optimiser leurs services.
Systématiser les écolabels sur tous les équipements numériques
Promouvoir l'information et l'éducation sur les pratiques de sobriété numérique
Rendre accessibles au consommateur les engagements de neutralité carbone des acteurs du numérique
Réduire les besoins des services numériques via leur écoconception allant dans plusieurs sens : composants, logiciels, consommation d'énergie, utilisation de la chaleur produite, conception des services et offres et rendre obligatoire par une réglementation l'écoconception des sites web et services en ligne publics des entreprises
Rendre les data centers plus vertueux en imposant la récupération de la chaleur qu'ils produisent pour la redistribution et réduire leur consommation en relocalisant les data centers (peut-être par ville/quartier/arrondissement) et en s'assurant d'une consommation d'énergie décarbonée par les data center Dans ce sens, il est important d'encourager une conception des data centers qui s'inscrit dans la logique de réduction du carbone
Développer progressivement la mutualisation de services du numérique lorsque c'est pertinent pour une sobriété efficace du numérique et ainsi limiter la prolifération des appareils connectés et d'un stockage exponentiel de données.
Plus largement, nous devons retrouver une capacité à s'interroger individuellement et collectivement sur nos besoins.
il est donc indispensable de rendre le consommateur (les particuliers, mais également les entreprises et institutions publiques) conscient de l'impact climatique des produits numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, produits connectés) et de leur usage (stockage de données, streaming, e-commerce, VOD, etc.). Nous devons ainsi retrouver une capacité à s'interroger individuellement et collectivement sur nos modes de consommation et nos besoins (cf. fast fashion, 5G, etc.).
Promouvoir l'information et l'éducation sur les pratiques de sobriété numérique
La sobriétITé, a toute sa place pour atteindre cet objectif en offrant un outil de mesure de la consommation !
Nous proposons d'informer pour augmenter l'usage des écogestes et de la sobriété en matière numérique.
Plus particulièrement, nous proposons de promouvoir l'information et l'éducation sur les pratiques de sobriété numérique. Cette sensibilisation à l'impact carbone du numérique doit prendre plusieurs formes complémentaires pour s'adresser à tous les citoyens :
Par des actions au sein des établissements scolaires, informant sur les écogestes numériques mais également invitant les élèves à réfléchir à leur consommation, au cycle de vie des objets, à l'écoconception
Par des messages / campagnes de communication (comme celle de l'ADEME) sur les réseaux sociaux, pour s'adresser aux utilisateurs au cours même de leurs pratiques numériques
Lors de la formation des salariés, par une information continue des salariés et des entreprises, via les chambres consulaires notamment sur des écogestes simples d'optimisation des impressions, de maîtrise du voyage et du stockage des données.
Nous avons conscience que cette sobriété numérique va avoir un impact sur l'ensemble de la société notamment en nous obligeant à revoir nos usages quotidiens, d'orienter autrement les choix d'équipement individuel et collectif. Cela implique que les organisations (entreprises, services publics, associations, etc.) intègrent la sobriété numérique à leurs pratiques professionnelles et à leur politique d'achat de matériel.
Entre autres organismes publics, le concours de l'ADEME et de l'ARCEP nous parait de nature à accélérer la mise en ouvre efficace de nos préconisations.
Enfin, la sobriété numérique nous parait pour autant tout à fait compatible avec la justice sociale et même vecteur d'égalité sociale puisque les individus auront moins à renouveler leurs équipements numériques, pourront davantage les faire réparer, et seront moins incités à consommer des équipements et flux numériques payants. Sortir de la surconsommation numérique aura un effet positif sur le pouvoir d'achat des plus modestes.
Malheureusement, les mesures proposées par l'ADEME en terme d'usage des services au quotidien ont nettement besoin d'être amendées !
lire l'article à ce sujet
Dans le domaine de l'écoconception, il s'agira également de limiter le nombre d'animation sur les sites, fixer un éco-index de C ou D.
Or, l'éco-index de la page d'accueil de la convention citoyenne pour le climat est estimée à F !
Message envoyé aux interlocuteurs, à l'agence qui a développé le site (ndbd) ainsi qu'à GreenIT resté sans réponse.
(voir résultats ci-dessous)
Il est urgent d'agir. Le calendrier est immédiat pour la mise en place de mesures opérationnelles en 2021.