Du mot natron attribué aux croûtes salines blanches recouvrant pendant les périodes de sécheresse les étendues d'eau salée dérive l'autre nom du sodium, le natrium, et le symbole de la soude, Na.
Les Européens n'ayant pas la chance, comme les égyptiens, de se baisser pour ramasser du natron, commencèrent à partir du moyen-âge à fabriquer de la soude naturelle à partir des plantes, imitant en cela les Arabes. Ces derniers appelaient kali ou alkali toutes les plantes dont les cendres contiennent de la soude. De là notre terme chimique alcali mais aussi le nom de certaines plantes comme la kali géniculum.
Pour ce qui concerne la France, les centres de production étaient situés soit en Bretagne à partir du varech (ou goémon), soit sur la Méditerranée à partir des espèces salsola et salicornia. Toutes ces plantes contiennent du sodium sous forme de sels organiques : acétate, oxalate et tartrate pour l'essentiel.
Le procédé de fabrication comprenait les phases suivantes :
après récolte, séchage au soleil sur des claies
brûlage des plantes sur des grilles et recueil des cendres
lavage à l'eau des cendres pour en extraire la fraction soluble (lixiviation)
filtration puis évaporation de la solution obtenue, aboutissant à la formation de soude
Au 18e siècle, Nicolas Leblanc met au point la soude artificielle ou factice par le procédé suivant :
traitement du sel marin par le vitriol
calcination du mélange sulfate de sodium obtenu, charbon, craie
après refroidissement, lavage à l'eau (lixiviation) du produit brut puis cristallisation en soude.