Photo Agnès (07/23)
| Tiare Apetahi est une fleur magnifique et odorante qui pousse uniquement sur le Mont Temehani de Raiatea parfois écrit Ra'iatea. Le tiare apetahi désigne surtout une espèce d'arbuste de la famille des Campanulacée, espèce endémique de l'île de Ra'iatea en Polynésie française. Le botaniste américain F. Raymond Fosberg parlera même de la remarquable lobéliacée endémique Apetahia temehaniensis.
Son nom scientifique Sclerotheca raiateensis la rattache aussi à l'île de Raiatea dont elle est l'emblème.
Sclerotheca vient du grec scleros qui signifie dur et theca qui signifie couverture ou boîte. Ce mot désigne un genre de plantes à fleurs des îles du Pacifique Sud qui se nommait auparavant Apetahia (et la boucle est bouclée avec le nom vernaculaire de ce tiare).
Bien qu'il s'agisse d'un arbuste soit une plante avec une tige ligneuse (en bois), elle s'affiche volontairement sur le site parmi les herbacées car ce qui fait sa particularité ce sont ses fleurs en forme de main.
Une merveilleuse légende raconte son origine...
La première description détaillée du tiare apetahi est l'oeuvre du botaniste Jean Nadeaud, dans son ouvrage intitulé Enumération des plantes indigènes de l'île de Tahiti de 1873, description paradoxalement située dans une partie consacrée à une autre Campanulacée Sclerotheca arborea, une espèce endémique de Tahiti et trouvée uniquement en
forêt de nuages au-delà de 1000 m d'altitude à travers le texte suivant :
mon herbier renferme une autre lobéliacée que les indigènes désignent sous le nom d'Apetahi et qu'ils prétendent exister dans les montagnes de Tahiti. Je ne la comprendrai point cependant dans l'énumération des plantes indigènes, n'ayant pas été à même de constater moi même sa présence. Les échantillons que je possède ont été cueillis sur le Mont Mehani dans l'île de Raiatea [...] Les feuilles sont rapprochées, lancéolées, serrées à dents calleuses subglanduleuses. Les fleurs sont axillaires sur des pédoncules, orbibractéolées. La corolle est blanche à lobes ovalaires, à tube long de 3-4 cm environ; le style s'élève au dessus des anthères, le stigmate est indivis et entouré d'un anneau de poils. L'Apetahi était en fleur dans les premiers jours d'août 1859.
Le statut biogéographique du apetahi est dès lors connu : l'espèce est considérée comme endémique du plateau du Temehani à Raiatea. Il est possible que la prétendue localisation du apetahi dans les montagnes de Tahiti que Jean Nadeaud pense être erronée, provienne du fait que d'autres plantes endémiques de Tahiti ont une corolle à structure dissymétrique, semblable à
celle de Apetahia raiateensis, outre Sclerotheca arborea, figurent S. oreades décrite par Frantz E. Wimmer, S. jayorum décrite par le botaniste Jean Raynal en 1976 et enfin S. magdalenae découverte et décrite par Jacques Florence en 1996.
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